Connexions

Connections N°1, 2010

Branches, tuyaux de PVC
80 x 150 x 130 cm

Connections N°2, 2012

Branches, tuyaux de PVC
90 x 180 x 150 cm

Légendes documents

D1 : Arborescence, arbre phylogénétique évidé d’après une gravure de Hernst Haeckel, 1866
D2 : Arborescence inversée, arbre syntagmatique, inventé par Bloomfield Eugène Nida en 1943
D3 : Représentation d’un neurone d’après les premiers dessins réalisés par Ramon y Cajal en 1880
D4 : Présentation évidée d’un schéma heuristique imaginé par Aristote au IIIeme siècle avant JC et formalisé par le psychologue anglais Tony Buzan, à partir d’une analogie graphique avec la forme des neurones, 1971
D5 : Description d’un réseau conceptuel d’après le concept formé par Bertrand Russel en 1910


Les actes de reconnaissance et de remémoration nécessitent une certaine activité motrice. Nous arrivons à appréhender le monde physique en l’explorant, à travers le mouvement de notre corps. L’activité de la réflexion est intimement liée à ces mouvements que nous effectuons dans l’espace physique. Aussi, la manière dont nous organisons nos idées découlent de schémas mentaux qui figure les relations logiques en termes de parcours. Ces schémas constituent comme une empreinte des mouvements de la pensée. C’est une ligne chronologique qui différenciera la cause de la conséquence, un étoilement qui représentera les raisons concomitantes, un réseau figurera des liens d’interdépendance, une bifurcation la divergence, et ainsi de suite.

Le langage traduit également tous les rapports abstraits en termes d’espace. Toute pensée qui avance par abstractions tend à dessiner des volumes imaginaires pour que l’idée représentée puisse être littéralement saisie. N’importe quel processus de la pensée humaine correspond à une action dans un espace imaginaire et la résolution d’un problème, aussi abstrait soit-il, n’est pas différent du cheminement qui conduit à la découverte d’un itinéraire pour atteindre un but en évitant les obstacles.

Ici, les arrêtes d’un polyèdre irrégulier, issues d’un assemblage de branches, cherchent à tenir debout en se déployant, comme un discours, au fil du montage. La structure cherche une cohérence pour pouvoir tenir debout en rejoignant son point de départ. L’assemblage constitue un circuit fermé dont l’équilibre reste cependant instable. Déterminé par l’angle des coudes en PVC et les courbures aléatoires du bois, la trajectoire qu’elle dessine est indéterminée. Elle ne se décide à chaque fois qu’au cours de l’assemblage, et n’est jamais la même.

La rencontre de ces deux matériaux aux connotations opposés, l’un artificiel, l’autre naturel, l’un plein l’autre creux lui permet d’avancer par antithèses.