Légendes documents
D1 : Peter Guthrie Tait, première table de classification des nœuds de expurgé de ses légendes, 1867
D2 : Nœuds du sujet, tentatives d’écritures de différentes structures du sujet à partir de la topologie des noeuds par Jacques Lacan, 1970
D3 : Entrelacs Borroméen, description de la structure du sujet névrosé dans son rapport au monde selon Jacques Lacan, 1960
La topologie des nœuds fut inventée par un physicien du dix-neuvième siècle dans l’espoir de pouvoir classer les éléments de la matière. La psychanalyse vient à étudier les structures du sujet en faisant appel à cette branche des mathématiques au siècle suivant, alors que celle-ci est en vogue. Les mouvements de la conscience, dans le déploiement du langage, figurent alors les complexes, les retours introspectifs ou les torsions de la consciences sous forme de nœuds.
La séries des Faux nœuds présente des élastiques de bureau, vrillés de manière obsessionnelle puis épinglés dans des boîtes d’entomologistes comme autant de spécimens d’une même espèce. Ils présentent une apparente diversité et sont pourtant tous issus du même matériau, soumis au même geste. Ils présentent une apparente complexité. Pourtant, leur structure est simple. Elle ne comprend d’ailleurs aucun nœud : il suffit d’appuyer en un endroit précis pour que tout se défasse. Il s’agit de faux nœuds.
Entre simplicité du geste et complexité des formes, unicité du matériau et variété des torsions, l’ensemble renvoie à cette idée selon laquelle ce sont nos névroses qui font nos différences. D’autre part, ces faux nœuds, comme lors d’une psychanalyse, peuvent tous se dénouer au moyen d’une simple pression à condition de l’effectuer au bon endroit.