Fortifications post-traumatiques

Fortifications post-traumatiques, 2016

Carton, colle
40 x 160 x 80 cm

Légendes documents

D1 : Photographie d’une première fissure de trottoir aux contrastes augmentés, 2016
D2 : Photographie d’une seconde fissure de trottoir aux contrastes augmentés, 2016
D3 : Schéma évidé décrivant le phénomène psychologique de mise en crypte, qui consiste à éviter une région de la mémoire affective fissurée par le souvenir d’événements traumatiques


Parmi les métaphores qui associent structures psychologiques et architecturales, celle de la forteresse, avec ses remparts et ses tours, érigée pour se protéger des intrusions ou se couper littéralement du monde, est des plus récurrentes. L’association de la pierre à la douleur, identifiée en psychanalyse comme une association d’idée élémentaire, fait de la fortification une image privilégiée dès qu’il s’agit de représenter les phénomènes de défense contre les agressions, quand les traumatismes, de leur côté, se font fissures, brèches ou failles.

Ces images s’avèrent ainsi complémentaires. L’une est en saillie, l’autre en creux. Sur ce principe, Fortifications post-traumatiques donne à voir la manière dont un rempart est érigé à l’endroit même d’une fissure, pour enclore la zone fracturée. Elle matérialise ainsi des métaphores employées pour décrire un processus de défense nécessaire avant toute résilience : suite à un traumatisme, la personne cherche à l’endiguer pour éviter de retourner à l’endroit sensible.

Le dessin d’une fissure de trottoir a ainsi été extrudé avec les matériaux les plus précaires possibles, en l’occurrence du carton.