Objet d’introspection

Objet d’introspection, 2018

Entonnoirs, fil de nylon
60 x 50 x 15 cm environ

Légendes documents

D1 : Photographie d’un entonnoir
D2 : Dessin d’un ruban de Möbius, décrivant dans la théorie lacanienne la circulation de la parole qui constitue le sujet par le retournement d’un dessous en un dessus, et inversement
D3 : Dessins préparatoires, modes s’assemblages
D4 : Dessins préparatoires, schéma de montage
D5 : Dessins préparatoires, possibilités de déploiement de la forme


Une moitié d’entonnoir cherche à rejoindre son autre moitié. Pour réussir à réunir les deux bouts, il lui faut alterner l’envers et l’endroit. La paroi externe de son pavillon glisse sur la paroi interne pour revenir à nouveau sur elle, et ainsi de suite.

De courbe en contrecourbe, le volume présente une intériorité qui se tourne vers l’extérieur. Le ruban de plastique se déploie à la manière d’un phylactère, d’une parole qui, en se déroulant, fait passer au dehors ce qui est au dedans, un mouvement qui décrit comme une tentative d’introspection.

En parlant de lui, le sujet tente de présenter objectivement ce qui relève de sa subjectivité, mais l’objet du discours devient à son tour sujet à l’interprétation subjective. L’un passant dans l’autre en se retournant, les inconciliables se croisent, les connaissances abstraites et la chose réelle.

Après bien des circonvolutions l’entonnoir finit par dessiner un véritable ruban de mœbius, comble d’un ustensile conçu à l’origine pour mettre dans un contenant ce qui vient de l’extérieur.