Légendes documents
Sur les reliefs d’une entrée de grotte glaciaire, la lumière glisse dans des harmonies de bleutées ou dorées par le soleil. Un désir de recueillement accompagne l’apparition de ces espaces épurés, intouchés, immaculés.
Dans leur composition, elles font écho aux peintures religieuses qui associaient la luminosité des grottes où les ermites se recueillaient aux illuminations de l’ascèse. Elles invoquent également les visions romantiques où la recherche du sublime se traduisait dans la figuration de paysages déserts aux gammes de couleurs uniformisées pour entrer en résonance avec les états d’âme de ceux qui les observaient. Elles renvoient enfin aux décors des films fantastiques ou des publicités qui glorifient les grands espaces naturels pour mettre en gloire le regard qui s’y projette, à travers les déformations d’un grand angle, d’une image étalonnée, souvent assombrie et parfaitement nettoyée.
D’image en image, bien que le point de vue change, l’espace filmé semble être toujours le même. Dans le retranchement de cet univers aux contours adoucis, nettoyés de toutes les discordances visuelles du monde extérieur, le spectateur peut rapidement se sentir enfermé. Et pour cause, l’espace filmé est en réalité très confiné. Il s’agit d’un gant de nettoyage en caoutchouc blanc posé sur l’objectif d’une caméra pour recevoir les variations de la lumière.