Polymorphe désirant

Polymorphe désirant, 2018

Pots de fleur en PVC, fil de nylon
60 x 50 x 15 cm environ

Légendes documents

D1 : Dessin préparatoire d’un pot de fleur avec indication de coupe
D2 : Dessin préparatoire de mode d’assemblage des pots de fleur
D3 : Esquisses de volumes obtenus par assemblage de pots de fleurs
D4 : Tracés visant à déterminer le barycentre d’une figure irrégulière


A la base de la construction identitaire se trouve le sentiment de constituer un corps fermé, d’être défini par une enveloppe contenant un dedans et s’ouvrant à l’extérieur par les orifices sensoriels. Cette figuration élémentaire de soi trouve sa représentation élémentaire dans le vase ou le pot. Le pot de fleur possède lui aussi des trous qui lui permettent de recevoir l’eau d’en haut et de l’évacuer en bas, autrement dit de s’ouvrir au monde tout en se déversant sur lui.

Mais notre corps, tout en formant une unité a priori cohérente, est également vécue comme le centre de désirs divergents voire contradictoires, suivant les pulsions que génèrent nos différents organes. Si nous nous percevons comme un pot dont les orifices nous permettent de nous ouvrir au monde tout en le pénétrant, il ne saurait y avoir une seule voie d’entrée et de sortie.

Cet assemblage de pots de fleur décrit une unité multiple, qui s’ouvre en de nombreux trous, et partent dans toutes les directions. La cohérence du volume général est difficile à identifier, son barycentre difficile à repérer car aucun des pots ne part dans la même direction. Celui-ci semble se déplacer à mesure que l’on tourne autour, image de notre corps dont le centre se modifie suivant les étirements du désir et autres tiraillements internes. Les entités qui agissent en lui le travaillent dans tous les sens, chaque organe n’en faisant qu’à sa tête.